Projet artistique annuel pour les classes de 4è Madrid et de 4è Athènes — Institution Notre-Dame de Poissy

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Projet artistique annuel pour les classes de 4è Madrid et de 4è Athènes

J’ai proposé, cette année, de mettre en œuvre, un programme nommé « Au fil des saisons » qui permet à une ou deux classes par établissement, de profiter de la visite de trois expositions sur l’année, organisées par le pôle culturel et centre d’art La Graineterie qui se situe à Houilles.

La visée de ces sorties est de faire connaître l’art contemporain aux jeunes, afin qu’ils  construisent leur connaissance de l’art par le biais d’une approche de proximité avec la création d’aujourd’hui. Leur culture artistique sera d‘autant mieux éclairée par ce qu’ils auront vu de leurs yeux et par leurs échanges avec de jeunes artistes.

A ce jour, nous avons déjà visité deux expositions sur trois, dans cet ancien espace chargé d’histoire et qui a été réhabilité par la Ville, doté d’une verrière apportant une belle lumière dans l’espace central.

La première, qui a eu lieu sur deux jeudis à la suite en octobre, car les deux classes de 4ème ne pouvaient être accueillies en même temps, était consacrée à deux jeunes artistes qui ont obtenu le prix de la biennale de la jeune création. Une médiatrice culturelle nous a parlé du travail de l’artiste congolaise Hanna Kokolo qui a développé une œuvre avec de multiples médiums artistiques, venant renforcer l’Histoire par des récits souvent personnels, mêlant réalité et fiction, en lien avec sa double culture française et congolaise. En effet, ses créations prennent la forme tantôt d’une carte imaginaire de son pays natal qu’elle parsème d’animaux magiques en lien avec les richesses de son pays et des déesses venant de ses rêves, tantôt de cinquante masques en céramique tous différents, moulés d’après son visage, pour montrer les différentes facettes de sa personnalité et les métiers qu’elle aurait pu faire. Elle a même fabriqué une fusée en aluminium pour projeter ses rêves d’aller voir la lune de plus près. Cette première visite s’est poursuivie par un atelier de pratique artistique avec l’artiste Pierre-Marie Drapeau-Martin, qui reçoit les jeunes publics pour des ateliers réguliers sur place. L’activité consistait à se mettre en groupe pour faire une création recto-verso, en trois volets, sur le thème du voyage sur la lune, qui devait être assemblée pour être manipulée et retournée à l’infini. Les 4ème Madrid ont eu la chance de bénéficier du beau temps et de faire cet atelier en extérieur dans un espace dédié.

La deuxième sortie qui s’est passée au deuxième trimestre, nous a permis de visiter l’exposition « En poussière » qui réunissait le travail de deux artistes, Lucie Douriaud et Dominique Guesquière, où en filigrane se dessinait une réflexion sur les origines de la matière, ses transformations au sein d’un système plus vaste d’exploitation des ressources minières et pétrolières. C’était un lieu d’observation, un témoignage de l’imbrication énergétique dans nos imaginaires et dans nos habitudes quotidiennes. En effet, les notions explorées dans cette exposition tournaient autour de l’écologie, du paysage, de l’énergie, de la pétrofiction, de l’anthropocène, de la fossilisation et du pétrole, matière souvent utilisée par les artistes pour raconter des histoires. Nous avons eu précisément l’occasion de parler de l’anthropocène, notion que les élèves ont étudiée en Sciences et Vie de la Terre, parce que c’est une période de l’histoire planétaire où les sols sont impactés par les humains. En géologie, cela renvoie à une strate où l’activité humaine a laissé des traces de son passage. L’anthropocène est l’âge de la dégradation des écosystèmes. Pour rappel, on considère que cette époque démarre à la révolution industrielle, au XVIII e siècle. À partir de là, s’observe la dégradation des écosystèmes et de l’environnement sous le coup de l’activité humaine : déforestation, pollution industrielle, urbanisation, enfouissement des déchets, etc. Au milieu du XXème siècle, ces changements ont connu une accélération avec l’utilisation massive des énergies fossiles. Dès lors, les artistes se saisissent de ces questions environnementales dans leur travail ; c’est ce que nous pouvons voir d’ailleurs dans l’actuelle exposition de Théodore Rousseau au Petit Palais à Paris. Sur le temps consacré à la pratique (environ une heure), nous avons eu la chance d’avoir pu profiter de la présence de l’artiste Lucie Douriaud, qui a proposé aux élèves d’utiliser des petits déchets plastiques qu’elle avait collectés sur la plage, afin de créer une composition originale et personnelle faisant résonnance avec son travail de coloriage réalisé à partir des cageots en plastique que les commerçants des marchés utilisent. Cette série de coloriages lui avait permis d’entrer en introspection et de méditer, nous a-t-elle confiés.

Grâce au dispositif de valorisation des travaux des élèves nommé « La Galerie est à nous », ces dernières productions, de petits formats, seront exposées à la Graineterie durant une quinzaine de jours à partir de la mi-juin et nous nous réunirons un soir pour partager un moment convivial appelé « vernissage » afin de partager ce travail de création avec le public et les membres de ce réseau associatif qui ont permis cette aventure extra-scolaire extra-ordinaire.

Je remercie chaleureusement tous mes collègues professeurs et professeur documentaliste ainsi que les membres de la vie scolaire qui ont accepté de se joindre aux sorties sans lesquelles elles n’auraient pu se faire et à tout le personnel administratif qui m’a aidé dans mes démarches.

          Mme A. Courthiade – Professeur d’Arts Plastiques